Devant le nombre croissant de méthodes et de techniques de développement personnel et de relaxation, nous pouvons nous perdre et nous demander : « Comment s’orienter dans cette jungle ? »
Il est important de se rappeler que chacune des pratiques proposées est basée sur le fonctionnement de l’être humain : pour les réaliser, nous faisons appel à des ressources dont nous disposons en notre être.
Chaque technique prend son essence avant tout en NOUS mais souvent en proposant unangle différent. La multiplicité de ces possibilités est une grande richesse et à la fois, dans l’excès, cela peut devenir une limitation parce que cela nous disperse et reste des actions superficielles.
Dans un tel cas, nous nous substituons à la technique, en laquelle nous donnons tout pouvoir.
Je me demande parfois comment je peux me connecter à mes ressources, ou plutôt, comment leur laisser la place nécessaire en mon être afin de mieux gérer mon propre équilibre. Ainsi, comment revenir à ma pleine présence comme la nomme Fabrice Midal.
Il me plaît alors de me reposer sur des principes plutôt que des techniques. En effet, selon ma vision actuelle, la technique est là pour me permettre de vivre, ressentir, expérimenter un état dans lequel je suis plus à même de m’orienter avec justesse et faire les choix les plus justes à cet instant.
Comment retrouver nos principes ?
Premièrement, comprendre comment fonctionne la technique, enextraire l’essence, ce qui la fonde.
Deuxièmement, expérimenter et se recentrer sur son corps et son ressenti afin de laisser émerger un état d’être.
Troisièmement, faire le constat de cet état d’être.
Prenons le cas de la cohérence cardiaque. Il s’agit d’une technique nous invitant à respirer suivant un certain rythme afin de limiter les variations du rythme cardiaque par l’influence de la respiration sur le système nerveux. Dans cet état de cohérence, nous nous apaisons, nous nous ouvrons nous-mêmes et à notre environnement.
Comment aborder cette technique ?
Nous pouvons aborder la cohérence cardiaque de différentes manières.
Voici, une première approche.
Nous pouvons faire de la cohérence cardiaque, en la conservant à son stade de technique avec laquelle nous voulons atteindre un objectif : être détendus, rayonner autour de nous un message « positif ».
Cela est une approche louable de prime abord. Mais elle est très mentale et nous maintient dans une dépendance à la technique et à son objectif.
Je vous propose une seconde approche en deux étapes.
Premièrement, comprendre que la respiration a un impact sur notre rythme cardiaque. Dans un état de bien-être, notre rythme cardiaque varie de manière régulière. Dans un état agité, les variations sont chaotiques.
En posant notre respiration, nous influons sur notre rythme cardiaque et nous le ramenons à un état de bien-être.
Deuxièmement, expérimenter la cohérence cardiaque au cours de plusieurs sessions accompagnées d’une piste audio, d’une vidéo, d’un chronomètre… Durant chaque session, je vous invite à ressentir votre corps : Avez-vous des sensations particulières ? À quel(s) endroit(s) ? Est-ce que vous pouvez y associer une forme, une couleur, une image, un aspect ?
Interrogez-vous également : le rythme respiratoire proposé par la bande son ou la vidéo me convient-il ?
Puis, observez votre esprit : quelles sont les idées qui vous viennent ? Quel est votre état d’agitation ?
Ici, il s’agit de faire des constats, rien d’autre, dans une infinie douceur et sans analyse à outrance.
Les constats vont nous permettre de construire notre propre définition d’état de cohérence (se relier à la forme, la sensation…) et peut-être pouvoir le convoquer dans une situation autre une fois prochaine.
Ainsi, on ne dépend plus de l’outil mais celui-ci est intégré à notre « caisse à outils » personnelle.
Pourquoi limiter l’analyse ?
Lorsqu’on analyse, celle-ci fait appel à une toute petite partie de nos capacités cognitives. Nous savons maintenant grâce aux neurosciences qu’on pense aussi avec le corps.
Les constats faits et les ressentis dans mon corps me permettent ainsi de laisser émerger des réponses, des éléments basés sur une plus grande source d’informations et cela, bien plus vite que tout raisonnement logique.
En effet, l’analyse risque de me faire tomber dans une volonté de contrôle qui limitera la portée de l’état généré. Il n’y a rien à vouloir. La réflexion me ramène à ce que je connais et je reste dans le passé. Je me prive du potentiel du possible créé par le présent.
J’aime rappeler que la technique est là pour ouvrir la conscience à une nouvelle sensation, nouvelle croyance et l’intégrer en laissant l’être se rappeler que …finalement, ce nouvel état est déjà en moi. Il ne demande qu’à être révélé et cela se réalise quand on se fout la paix avec le blabla du mental et qu’on se reconnecte à son corps parce que comme aimait le dire Alice Miller : « Le corps est le témoin lucide de nos maux. » On ne panse pas ces maux par des pensées mais en écoutant son corps.
La solution n’est pas à l’extérieur mais bel et bien à l’intérieur de nous, alors : ACTION pour utiliser notre propre « caisse à outils » et se construire un terrain propice à notre évolution.
Jérémie Ducheine.