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Notre-Dame de Paris et moi

Nous avons tous assisté à l’incendie de Notre-Dame de Paris, je dis assisté car par le biais des médias, nous avons tous vu des images, des vidéos de ce monument en feu. Nous avons tous été comme le définit le CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales) « physiquement présent à ce déroulement en qualité d’auditeur, de spectateur ou d’acteur. Nous avons été présents moralement en qualité de témoin » à cet incendie.

J’ai été affectée par cet événement comme beaucoup sans savoir réellement pourquoi car lors de mes visites j’ai souvent trouvé ce lieu bruyant, vide et froid….et pourtant en cette mi-avril, j’étais peinée.

J’ai compris pourquoi en rencontrant le Père Philippe Dautais, prêtre orthodoxe au centre Ste Croix en Dordogne. En effet, celui-ci expliqua la résonance de cet incendie en disant qu’il était important d’entendre les signes envoyés. Et il développa en disant que notre Planète à force d’être malmenée, sur laquelle on pille et brûle ses ressources, pourrait bien subir le même sort que Notre-Dame. En effet,  elle pourrait, comme elle, ne pas être complètement détruite mais devenir totalement inhabitable. Il continua en disant que finalement ce qui avait été sauvegardé dans cet incendie, c’était l’essentiel de ce lieu : l’autel car c’est finalement, le seul élément essentiel d’une église. Il représente son essence, la spiritualité à laquelle chacun peut se connecter.

Il est donc temps de réagir et d’agir par la pensée en modifiant notre manière de penser le monde et par des actes qui reviennent à de la justesse, du bon sens et de la spiritualité. Ici, je définirais la spiritualité comme tout ce qui permet à la vie de s’écouler avec authenticité et justesse.

J’en suis venue à m’interroger sur le « qu’est-ce qui dans ma vie n’est pas détruit mais commence sérieusement à ne plus être habitable. » 

Et bien, j’ai trouvé pas mal de points. J’ai constaté qu’il y avait des éléments de ma vie qui me pèsent mais pour lesquels j’avais posé l’étiquette « c’est comme ça, je fais avec ». 

Et si je décidais de faire « sans » et comment faire sans ?

J’ai donc listé les choses qui commençaient à faire de certains pans de ma vie des pièces inhabitables. Puis, j’ai repris le chemin du zafu (coussin de méditation) et je m’y suis posée. J’ai pris le temps de ralentir ma vie. J’y ai donc vu avec clarté et distinction ces pièces de ma vie peu agréables et j’ai pu aussi appréhender les « travaux » à faire de reconstruction et/ ou de rénovation. J’ai pris le temps de respirer, de reprendre de l’air pour me donner de l’élan vers ces travaux. Je me suis également donnée la possibilité de revenir dans le corps en me faisant chaque matin cadeau d’une routine de jeux (je préfère ce terme à celui d’exercices). Et j’ai réinvité les étirements. Oui, cela a donné de l’espace dans mon corps mais aussi dans ma vie.

Tous ces éléments ont été faits avec joie et douceur.

Notre-Dame est devenue un lieu de tourisme exacerbé, d’apparences, de bruits…. Par cet incendie, en un instant, elle a été reconnectée à sa vocation : la spiritualité, un lieu au service de la vie. Peut être que celui-ci est au final le feu de la vie qui se manifeste pleinement.

Pour ma part, il en est de même. Cette expérience m’a amenée à revenir vers de l’intériorité en lieu et place du bruit extérieur souvent aliénant.

Et en quelques jours, surprise, une invité s’est proposée de venir cheminer avec moi : la créativité. Après réflexion cela n’est pas surprenant. En effet, quand nous cessons d’être un simple agent de notre vie, nous pouvons devenir auteur de celle-ci et créer en nous des espaces accueillants, hospitaliers et allumer le foyer pour l’éclairer et le réchauffer.

Alors si on dit « En mai, fait ce qu’il te plaît. »; pour ce mois à venir, je vous propose « En juin, réponds à tes besoin. »

Katia

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