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Idiocratie

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Il y a deux ans, J’ai eu l’occasion de voir le film éponyme.

Allez, je vous fais le speech : « Joe Bowers, l’Américain moyen par excellence a été choisi par le Pentagone comme cobaye d’un programme d’hibernation, qui faute de moyen financier, ne va pas se passer comme prévu. En effet, il ne se réveille que  500 ans plus tard et découvre que le niveau intellectuel de l’espèce humaine a radicalement baissé et qu’il est l’homme le plus brillant sur la planète… »

On peut y voir une comédie satirique de science-fiction bien sympa qui traite de sujets comme le capitalisme, la surpopulation, la pollution, la mal bouffe, l’anti-intellectualisme, la folie présidentielle américaine ou bien, on peut y voir l’avenir, pas si loin que ça, du monde…

Jérémie et moi avons assisté mi février à une conférence donnée par Michel Desmurget auteur de « La fabrique du crétin digital ». Et bien, pas besoin d’attendre, nous sommes déjà pour partie dans le monde d’Idiocratie.

Il explique que non « Nos gamins ne sont pas mutants. Ils sont souffrants ».

De quoi souffrent-ils ?

« Ils souffrent d’être incapables de  tenir en place, de se concentrer, de dominer leurs émotions, de retenir une leçon de dix lignes ou de maîtriser les éléments les plus basiques de la langue. »

Comment en est-on arrivé là ?

C’est simple, la réponse est dans l’équation :  plus de biens = moins de lien.

Et les biens en question, ce sont des écrans.

Bilan d’études analysées et données par Michel Desmurget : « Pour les douze premières années de la vie de l’enfant, le temps volé aux interactions intrafamilliales par la seule télévision s’élève ainsi à 2500 heures soit l’équivalent de trois années scolaires. »

Concrètement que voyons-nous sur le terrain lorsqu’on est enseignant, éducateur, orthophoniste, pédiatre… ?

Nous voyons des enfants qui présentent une baisse de connaissances lexicales et grammaticales qui sont fondamentales pour la maîtrise de la langue et leur manque génère des retards de langage.

Nous constatons également des troubles très importants de l’attention chez les enfants exposés aux écrans.

Jacques Brodeur, créateur du défis 10 jours sans écran, précise que la première définition du mot écran c’est « ce qui empêche de voir » et ce que l’enfant voit de moins en moins c’est son papa, sa maman. Il continue en disant qu’il est possible d’apprendre aux enfants que l’écran est un animal à dompter car cet animal est très gourmand et qu’il se nourrit de notre attention.

Conclusion : comme le dit Michel Desmurget, il y a urgence à « adapter la technologie au cerveau, pas l’inverse. » Et une chose fondamentale à se rappeler, c’est que le cerveau a besoin de silence, de tranquillité et de sommeil. 

Donc, peut-être qu’avant de créer ou de développer encore de nouvelles technologies, pourrions-nous juste nous rappeler les bases de fonctionnement de notre cerveau qui lui aussi est une fabuleuse « machine » à condition qu’on lui donne les bases dont il a besoin pour fonctionner. Et surtout, rappelons-nous que nous sommes avant tout des êtres de relation.

Katia