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Le bon sens en action

Il y a plus d’une vingtaine d’années, j’ai passé mon BAFA pour devenir animatrice en centre de loisirs. Lors de la formation, j’avais été surprise par un atelier qui se nommait « le bon sens en action » slogan d’une banque à l’époque.

En fait, les animateurs nous donnaient des situations possibles que nous allions rencontrer au quotidien dans notre travail d’animateur et nous demandaient quelle décision nous allions prendre car aucune règle, loi n’était donnée pour cela. 

Oui, il s’agissait de nous positionner clairement et explicitement, d’aller chercher en nous la réponse qui nous était la plus juste au regard de notre expérience, de notre vécu et de la situation posée. 

Et bien depuis le début du confinement, j’ai l’impression parfois d’être dans une grande expérimentation du « bon sens en action ».
De nombreuses informations, règles….nous arrivent et parfois celles-ci sont en contradiction alors quoi faire ? 

Pour ma part, j’ai choisi de pendre le temps de clarifier différents points :

– en premier définir quelles étaient les demandes par exemple : assurer la continuité pédagogique des élèves, soutenir le personnel soignant, ne pas sortir et avoir le moins d’interaction sociale possible. 

–  en second définir quelles étaient mes missions : assurer le lien humain et éducatif avec les familles, soutenir les enfants et les parents dans les apprentissages, répondre aux besoins des personnels soignant qui ont besoin qu’on prenne soin de leur enfant. 

–  en troisième, j’ai pris le temps d’observer quelle était la réalité sur le terrain : mobilisation de 3 à 6 adultes dans la semaine pour un enfant, si je vais à l’école garder l’enfant qui assure la continuité pédagogique pour tous les autres ?

Et enfin, j’ai pris le temps de bouger, méditer, respirer et surtout, je n’ai pris aucune décision tant que j’étais dans la peur, la culpabilité, la honte ou le syndrome du sauveur.

Et mon bon sens en action a enfanté de lui-même la réponse à mes interrogations.

Ainsi, j’ai décidé de continuer à travailler à distance et à assurer la continuité pédagogique et surtout le lien avec le plus grand nombre de familles. Les deux, trois enfants de l’école sont accueillis par du personnel compétent qui aura peut être besoin qu’on le remplace sur le terrain dans quelques semaines car on est dans une crise sanitaire qui va durer.

De ce fait, je ne prends pas le risque de sortir et de côtoyer quatre à six personnes minimum alors que cela n’est pas nécessaire et que d’ici peu on aura peut être vraiment besoin de moi sur le terrain. Ainsi, je pourrai être là et pleinement là.

Cet événement m’a fait prendre conscience de l’importance de prendre mon temps mais aussi mes responsabilités en toute conscience et confiance.
Mais pour faire vibrer ce bon sens en action, il est nécessaire au préalable de clarifier, d’apaiser ses émotions et de ne pas être subordonné à celles-ci.

Et si ce confinement nous amenait à nous rappeler que nous avons des ressources ?

Katia

Crédit photo :  John Gibbons on Unsplash