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« C’est bien ! »

Nous comptons deux débuts d’année : un le premier janvier et un autre, le jour de la rentrée des classes.

Cette seconde rentrée est perçue comme une rentrée en lien avec le savoir.

En effet, en septembre, adultes, ados comme enfants peuvent s’inscrire dans de nouvelles activités et bien que cela soit possible toute l’année, ce mois de rentrée est le plus important dans ce domaine.

La rentrée qui peut être parfois source de doute, d’angoisse mais aussi de joie, de renouveau… va plus ou moins bien se passer selon l’accueil que l’on va nous réserver.

Nous aimerions partager avec vous une réflexion sur l’accueil de l’autre suite à la lecture du livre d’Arnaud Deroo : Porter un regard bien-traitant sur l’enfant et sur soi « Sois sage, obéis ! ».

Dans ce livre, Arnaud Deroo nous fait savoir que pour lui : « Éduquer est un mot qui ne convient pas, je vous propose le mot REGARDER. »

Et il continue : « Quand vous regardez un enfant dans le moment présent, celui-ci se sent accepté, reconnu, il développe ainsi une relation de confiance et ne cherche pas à défier l’adulte, à le manipuler. »

Il énonce dans ce livre l’importance de l’estime de soi : « Éduquer un enfant, c’est l’aider à s’élever face au monde, c’est l’aider à épanouir son estime de soi, source de confiance, de bonheur. »

Et il va plus loin en expliquant que lorsqu’on dit à un enfant pour le valoriser « c’est bien » et bien ça ne l’est pas tant que ça. 

En effet, le « c’est bien » signifie implicitement qu’il y a un « c’est mal » et cette réponse laconique ne demande au final pas d’implications réelles à celui qui prononce ces mots. 

L’auteur, lui, propose qu’on regarde vraiment l’enfant, l’autre et qu’on lui énonce très explicitement ce que nous trouvons de positif dans ce qu’il présente.

Exemple : Matthéo vient vous montrer son dessin.

Option 1- « C’est bien. »

Option 2- type Arnaud Deroo –  » Ton dessin est très réussi, je vois que tu réalises avec de plus en plus de précision les arbres et le choix de tes couleurs est pertinent. »

Oui, ça prend plus de temps, mais l’enfant (l’adulte aussi) se sent regardé et estimé pour ce qu’il fait et ce qu’il est à ce moment précis.

Depuis quelques mois, nous expérimentons cela dans nos cours de systema et dès qu’un « c’est bien » sort de notre bouche (c’est inévitable), nous allons plus loin en énonçant très précisément au pratiquant ce que nous voyons de positif dans sa pratique.

Ce retour explicite et développé demande plus d’investissement pour l’instructeur mais aiguise considérablement son regard.

Pour le pratiquant, cela crée une certaine clarté cognitive et lui permet d’axer plus aisément ses efforts vers l’élément qui le nécessite le plus.

Réaliser ce type de retour permet à tous d’être plus dans le moment présent et de savourer totalement ce qui est proposé et développer l’estime de soi car l’élève, le pratiquant est REGARDE, on l’enveloppe de notre regard et de notre pleine présence.

En ce début septembre, une proposition : 

« Ouvrons bien nos yeux et regardons pleinement l’autre… il y a fort à parier qu’on voit son estime de soi, sa confiance grandir » et surtout n’oublions pas comme il est écrit dans Le Petit Prince… : « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux. »

Katia & Jérémie