Dans le magazine La Croix l’Hebdo du 21 août avec la Grande Isabelle Autissier en couverture, je me dis que ce numéro va me faire voyager…C’est peu de le dire.
Je le feuillette vite fait et je m’arrête au hasard sur une page et je lis Marion Muller-Colard. Je lis cette phrase : « Murmurer consiste à renoncer à la fois à se taire et à crier. »
Pourquoi je crie parfois ?
Pour dire où j’en suis, là tout de suite avec mon bagage d’émotions intenses.
Pour être entendue par un grand nombre.
Pour faire savoir à l’autre qu’il y a un danger.
Pourquoi je me tais parfois ?
Pour préserver l’autre de mes paroles que je juge difficiles à entendre.
Pour me faciliter la situation.
Parce que j’ai peur, que je me sens dans mes limites et que je ne veux pas et/ou ne peux pas aller plus loin.
Dans l’expérience de ces deux verbes, je me suis souvent retrouvée dans une impasse.
Alors, oui, le murmure peut me sembler « la voie du milieu » parce qu’avec le murmure, je continue à dire les choses mais je les enveloppe d’une certaine douceur. Je feutre mes mots qui continuent à aller vers l’autre. Ils se rapprochent doucement et ne viennent pas percuter. Au contraire, le murmure se fait caresse des oreilles.
Mon amie Elisabeth, coach vocale, et fantaisiste de première qui m’aide à apprendre à poser ma voix, me l’a bien dit : « Tu peux murmurer mais murmurer demande du punch, sinon, tu te brises les cordes vocales. »
Et là, Elisabeth et Marion se retrouvent car je laisse la conclusion à Marion Muller-Colard qui écrit : « Le murmure me semble un équilibre : il n’est pas sans audace, mais il est sans prétention. »
Katia
Crédit photo : Nguyễn Phúc on Unsplash