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Dire et faire

Il y a quatre ans, j’ai rencontré un excellent professeur d’Aïkido italien : Sandro Caccamo. Ce qui m’a plu dans sa pratique, son enseignement c’est qu’il est dynamique, présent, généreux, à l’écoute et que bien qu’enseignant, il est et reste pratiquant. Il cherche, il essaie, il interroge et fait grandir sa pratique et dans son élan entraîne une joyeuse équipe romaine. Il a de la noblesse. Le mot noble dans le sens original veut dire : « celui qui veut savoir ». Sandro veut savoir et s’en donne les moyens.

Il y a quatre ans, je lui ai dit : j’aimerais venir à Rome et pratiquer avec toi.

Il m’a répondu : « Tu es la bienvenue quand tu veux. »

Le « quand » est souvent source de question. Nous avons parfois le lourd sentiment que ce n’est jamais le bon moment… Et puis, parfois, ça, y est, ça arrive.

Le mois dernier, je me suis envolée pour Rome, j’y ai retrouvé Sandro qui m’a accueilli avec toute l’hospitalité et la générosité des Italiens. Alors que nous étions en voiture, il m’a dit : « Tu l’as dit, et tu l’as fait… tu es venue. »

Oui, je suis là, en Italie, à Rome. Je ne parle pas l’italien, mon anglais c’est niveau « Where is Bryan » mais je suis là. Je l’ai dit et je l’ai fait.

Mais, alors vient une réflexion : combien de choses ai-je dit que je voulais faire et qui ne sont toujours pas réalisées (pour l’instant) ?

Beaucoup !

Cependant, ce voyage a été source de nombreuses marches dans les rues de Rome qui m’ont permise de mesurer tous les changements de vie, les grands, les petits, les personnes d’avec qui nos chemins se sont séparés, celles qui cheminent maintenant à mes côtés. Et savourer ces changements avec la même équanimité.

Mesurer aussi que passer à l’action, c’est bon. C’est tout d’un coup passer du rêve, du souhait à la réalité. Un vers de la chanson The River de Bruce Springsteen dit : « Est-ce qu’un rêve est un mensonge s’il ne se réalise pas ? »

Je ne sais répondre à cette question. Ce que je sais, c’est la joie, la vie ressentie quand cela se réalise et l’élan, l’envol que cela procure.

Mais, il nous faut aussi tenir compte d’un facteur très important et avoir de la douceur et de l’humilité à son égard : le temps.

Le temps nous permet justement de valider s’il s’agit d’un rêve ou d’une simple envie éphémère qui repose sur le vide de nos caprices. Il permet de faire mûrir le projet et qui sait de le voir se concrétiser.

Des projets, nous en avons tous, Libre comme l’Arbre aussi… Cela fait neuf mois que notre association est née et c’est le temps qu’elle aura eu besoin pour enfanter son logo et cela grâce au talent de Christof Lefebure, pratiquant de Systema, story-boarder, dessinateur. Il est l’une des racines de notre arbre. Merci à lui d’avoir œuvré à cette naissance, cet envol.

Ce qu’il faut retenir de tout cela c’est que contrairement à ce que les magazines féminins disent : le temps joue en notre faveur.

Katia